- couleurs des plaques new
- le mobilier industriel new
un livre référence
Cette lampe appartient déjà à l'histoire du design industriel français, mais pas encore au passé.
Les années s'écoulant, la star des ateliers est devenue un objet de décoration d'intérieur branché, elle a sut résister aux affres du marché et de la concurrence, elle a dû s'adapter pour survivre.
La société Jieldé existe encore et n'a pas quitté sa région
lyonnaise d'origine. Elle produit toujours des lampes neuves.
Leur site présente tous les modèles encore fabriqués : jielde.com
La Standard devenue le modèle Loft, avec sa petite soeur Signal sont les stars d'un catalogue qui s'est encore enrichi récemment d'un nouveau venu Augustin.
Si nos informations sont exactes, de nouveaux modèles à l'étude pourraient apparaître prochainement.
Mais tout a commencé au début des années 50...
C'est cette année là qu'un certain Jean-Louis Domecq, ne trouvant nulle part sur le marché la lampe idéale pour équiper ses propres ateliers, dessine une lampe simple, pratique grâce à son arceau de préhension jusque là inédit, et surtout robuste.
Au cœur de ses articulations multidirectionnelles réside une innovation géniale : adieu les fils qui finissaient toujours par se couper avec les nombreuses manipulations, la continuité du circuit est assurée par un contact en cuivre circulaire (onduflex), on peut faire tourner indéfiniment la lampe autour de son axe, une petite révolution !
Fort de l'intérêt que portent à cette lampe tous ceux qui l'approchent (ouvriers, chefs d'ateliers, chagés de maintenance et même les ingénieurs), Jean-Louis Domecq crée son entreprise. Le nom Jieldé est un dérivé de ses initiales : J - L - D.
La seule lampe aux articulations par contact circulaires. Une fois le brevet déposé, la marque peut se vanter d'une spécificité unique au monde, un argument commercial et publicitaire de poids que l'on retrouve en bonne place sur les prospectus et les emballages de l'époque.
La lampe en photo ci-contre fait probablement partie des premières séries. Son incroyable destinée lui a fait traverser le temps sans subir le moindre dommage. Restée sagement dans son carton durant des décennies, elle n'a jamais été montée sur un établi, pas un choc, pas une écaille de peinture. Magnifique objet de collection aujourd'hui, probablement une pièce de musée demain, elle détient encore une part de mystère non élucidée. Sa plaque est noire avec une carte de France. Seul exemplaire connu à ce jour, peut-être l'une des toutes premières Standard.
Ce n'est qu'au début des années 60, plus de 10 ans après sa conception que sa fabrication va véritablement prendre essor. Bientôt, la lampe gagnera les établis, les usines et les planches à dessin d'architectes. La société, créée à Lyon, y installera ses ateliers et y restera. Dès le début, un soin particulier est apporté à la qualité des matériaux choisis et au montage manuel, encore de rigueur aujourdh'ui malgré la généralisation de la robotique.
Souvent, les objets industriels sont désignés par un code. S4000 n'a rien de glamour. Or les utilisateurs de cette lampe finissaient par avoir un rapport affectif avec cet objet génial et utile. Ceux qui l'avaient essayé l'avaient aussi adoptée et n'en auraient voulu une autre sous aucun prétexte. Ils ont fini par lui donner un nom. On ne sait pas exactement d'où il vient et qui s'est chargé de baptiser l'objet, toujours est-il que ce sont donc les clients qui ont commencé à l'appeler Standard, dénomination acceptée et largement reprise depuis par la société Jieldé.
Contrairement à ce qu'essaient de faire croire un certain nombre de vendeurs, leurs lampes ne datent donc pas des années 50. En fait, la plupart de celles que nous restaurons aujourd'hui sont sorties des ateliers Jieldé dans les années 60 et 70, certaines encore plus récemment. Ce qui reste immuable et d'époque, ce sont sa qualité de fabrication et son design qui, lui, est incontestablement très 50's.
Après le succès commercial incontestable de la Standard les décennies précédentes, la société Jieldé sent ses ventes diminuer. Le côté un peu vieillot des matériaux et du design n'ont plus la cote dans les usines et les ateliers, on lui préfère des concurrentes plus modernes.
Dans le même temps, la mode des lofts new-yorkais a gagné Paris, et avec elle celle du mobilier industriel détourné à des fins domestiques. La société Jieldé profite de la vague et, sans changer le design ni la conception de sa Standard, simplement en lui ajoutant quelques bras et un socle, en lui donnant un peu de couleur, il la rebaptise justement Loft et part à la conquête d'un nouveau marché, celui des particuliers branchés.
En ce qui nous concerne, nous avons une préférence très nettement marquée pour les choses anciennes. Donc, rien de neuf ni de Loft sur ce site, que du Standard vintage véritable.
Plus récemment, au cours des années 2000 sont apparus d'autres modèles. L'un d'eux, Signal est une Loft, donc en héritage direct de la Standard, mais en modèle réduit. Une déclinaision commerciale, sans jeu de mot...
La suspension Augustin, pour l'instant dernier né de la firme, ne se bat pas dans la même catégorie. Seule chose notable à son propos, le retour de la plaque rivetée, exit l'affreuse étiquette autocollante. Selon nos informations, métal et rivets reviendraient également en signature de la série Loft dans les mois à venir.
Le modèle Laq, fort peu connu, est un aussi un dérivé de la Standard. Même concept mais avec un design plus moderne, plus anguleux. Aucun succès commercial n'étant au rendez-vous de cette tentative de modernisme, ce modèle fut bien vite arrêté. Il y en a donc que relativement peu en circulation. Pourtant, si à nos yeux comme à ceux de ses nombreux afficionados, rien n'égalera jamais la Standard, la Laq est un modèle intéressant pouvant séduire qui y regarde de près.
Probablement l'objet d'un prochain article (ou plutôt d'une section entière) dans les pages de ce site.